Tentative d’effraction

Alors que je donne l’adresse de ce blog à deux personnes qui me connaissent un peu (mais pas tant que ça), je fais ce rêve d’effraction dans lequel je suis dans mon lit la nuit, et j’entends des voix d’hommes derrière la porte de l’appartement. Ils essaient une clé mais elle ne passe pas, ils argumentent dans une langue étrangère, essaient encore, mais cela ne marche toujours pas. J’espère qu’ils n’ont pas cette clé sur eux. En fait je suis intimement certaine qu’ils ne l’ont pas, pas cette fois en tout cas. Mais ils ne partent pas, des clés tombent par terre, ils parlent plus fort. Je me réveille, ils s’évanouissent. Je sais qu’ils sont partis, je n’ai même pas besoin d’aller voir.

J’ai sur un porte-clés toutes les clés des appartements dans lesquels j’ai vécu enfant et adolescente, copiées pour que je puisse rentrer seule après les cours. Garder la clé, c’est aussi ce que font les exilés, les « forcés de partir ». Mon enfance et mon adolescence sont rangées dans des tiroirs qui ferment à clé. Ma mémoire est un dressing. J’ai beaucoup de chance.