J’aurai bien le temps

Je n’aurai peut-être plus rien à dire, quand elles ne seront plus là. Mes aïeules absentes, ma fille en allée. Mon ascendance, ma descendance. Les femmes qui me retiennent et me projettent. 

Entre passé et futur, je me sens comme un ballon de baudruche dans le vent. Seulement quand j’y pense en surface. Si je fais l’effort de penser plus fort et plus mordant, l’image disparaît. Alors le ballon se dégonfle et retombe mollement sur le bord d’un immeuble en béton bien dégueulasse dans une ville sans âme. 

(Peu importe ce que j’écris. C’est déjà ça.)