Arrachée

J’essaie d’écrire sur notre arrivée au Koweït au début de l’automne 1992, un casque sur les oreilles branché sur deezer, quand la voix si mélancolique de Rufus Wainwright sur « Going To A Town » (une reprise de Georges Michael) me tire des larmes… « Making my own way home./ Ain’t gonna be alone/ I have a life to lead, America.. » et je suis soudain brutalement arrachée à l’écriture. My home is where my heart belongs, and that’s from where I’m writing today… C’est à Koweït que j’ai appris à parler l’anglais pour la première fois.

Je lis le Journal de l’année 1991 de Pierre Bergounioux. Je suis troublée par ses réflexions sur son travail d’écrivain, et me reconnais dans sa méthode de relecture et de réécriture, ses déconvenues. En 1991, il a exactement mon âge aujourd’hui. Il parle de 1991, et moi aussi. Je lis dans un commentaire Amazon que c’est un « imposteur doué ». Encore heureux.