J’écoute Billie Eilish.
Je relis les trucs plats que j’écris. Plats comme les phrases de Christiane Rochefort. On se demande même comment c’est possible d’écrire aussi froidement des événements aussi troublants. Comme si ce n’était rien, ou comme si j’étais insensible. C’est que je ne suis pas là pour faire pleurer. Je ne suis pas non plus, mais alors pas du tout, la reine de l’intensité émotionnelle. D’abord, faut pas croire, j’ai déjà des litres de larmes qui ont coulé sous les ponts de pas mal de villes dans le monde, et puis, hein, j’ai déjà raconté ces choses-là. C’est bien pour cela qu’il n’y a pas d’ordre dans ce que j’écris. Enfin, mettons les choses au clair une seule fois : je n’ai pas de scandales à révéler, je n’écris pas pour aller porter plainte, et ce blog n’est pas une répétition avant le grand Metoo des maltraitances infantiles. J’ai déjà, d’une façon ou d’une autre, dit les choses à ceux qui devaient les entendre.