Mémoires

« Mémoires : Relation, parfois oeuvre littéraire, que fait une personne à partir d’événements historiques ou privés auxquels elle a participé ou dont elle a été le témoin. »

Je n’ai pas une importance d’ordre historique. Je relate des événements privés qui s’inscrivent dans une époque, les années 80-90, et dans un certain nombre de régions du monde (la France, bien sûr, mais aussi la Pologne, l’Algérie, le Koweït, la Palestine et bien d’autres). Albert Jacquart dit qu’en termes d’expériences de vie, nous passons les 70 premières années de notre vie entre 0 et 17 ans. Je me reconnais bien là. Alors que nos forces et nos vulnérabilités d’aujourd’hui se sont tissées dans l’enfance, et qu’il est assez consensuel de le penser, il est rare que nous en prenions la mesure. Je voudrais tirer sur les fils de chaîne et de trame pour voir ce que j’y trouve.

22. Ecole (1985-1989)

Dans ma nouvelle école, à Limoges, où je débarque après la rentrée, c’est autre chose. La maîtresse a une cage avec des canaris qui s’appellent Vanille et Caramel.…

21. Ecoles (1982-1985)

« Elle s’adapte très vite », ça, tout le monde le dit. Quand tu dois, tu dois. Jusqu’à mes 18 ans, j’ai fréquenté : 3 maternelles, 2 élémentaires, 5 collèges, 1…

20. Moi, moi, moi

Je recule le moment où je vais devoir parler de moi et non des autres, où je vais devoir dire « je », vraiment je. Comment se libérer des clichés…

19. Edma, ma grand-mère de cœur

Edma fait ma connaissance peu de temps après ma naissance. Son fils, Jean, prend des cours de piano avec mon père comme professeur. D’origine pied-noir, elle et son…

18. Gaza 1995-1996 (3)

Nous profitons des rares moments de congés inaliénables de mon père (l’Aïd, Pâques et Pessah) pour faire un peu de tourisme en Israël, dans ces villes nouvelles implantées…

17. Gaza, 1995-1996 (2)

A Gaza, je vis essentiellement seule. Encore plus seule que seule, si c’est possible. Comme si tu pliais une personne en trois dans le sens de la largeur…

16. Gaza, 1995-1996 (1)

On va habiter à Gaza, dans la « Bande de Gaza », c’est carrément mythique ! A l’époque, du moins, c’est très connu, quoique pas hyper couru ! Signés en septembre 1993…

15. Koweït, 1992-1995

Nous arrivons à l’aéroport de Koweït tard dans la soirée, un jour de la fin octobre. Premières impressions d’un pays : le sol de l’aéroport est luisant et des…

14. Indre, 1990-1992, 2 ans, 4 adresses

Quand j’arrive chez mon père, tout est d’emblée plus simple. Une bêtise suivie d’un aveu n’en est plus une, et le mensonge, qui était un rouage nécessaire à…

12. Appartement de Pau, 1983-1985

Entre 1 an et 18 ans, j’ai déménagé onze fois, sans compter les logements qui nous étaient prêtés pour quelques mois, le temps d’une transition. Genoux qui se…

11. Les « scouts »

Dès l’âge de 7 ans, ma mère m’inscrit aux « scouts », enfin, c’est comme cela qu’elle appelle ces groupes indépendants de loisirs. Il y a eu trois essais contrastés.…

10. Enfance

Jusqu’à mes 10 ans à peu près, je me vois comme une autre, une marionnette à fils, une enfant programmée, avec des ratés dans le texte. Je me…

9. Famille

Si je tourne un regard de naturaliste vers le passé de ma famille, je distingue un certain nombre d’événements perturbateurs qui ont conduit d’abord mes parents, puis moi-même,…

8. Le beau-père

Serge aborde ma mère dans un café au Maroc, c’est ce qu’il raconte, émoustillé par la vision de « son petit cul sexy » dans un pantalon blanc. Rien qu’en…

7. Le frère

Mon frère naît à l’été 1983. J’ai presque 5 ans et on m’a mise en « vacances », en attente, pourrait-on dire, à Hendaye, dans la famille de son père.…

Chargement en cours…

Un problème est survenu. Veuillez actualiser la page et/ou essayer à nouveau.

Principes

Il est temps de raconter ce temps qui n’est plus, perdu à tout jamais, et qui, déjà, se montre insaisissable. De 0 à 18 ans, et pas au-delà. Ce n’est pas LA vérité, c’est une concentration de points de vue qui m’appartiennent. Et qui, de même, ont été construits, organisés, et archivés dans ma mémoire de manière subjective, elle-même multiple au fil des ans. J’écris en suivant un plan détaillé, sur un document à part. J’écris en boucle, avec des pas en avant et des retours en arrière, parce que je ne sais pas faire autrement. Je relis un nombre incalculable de fois.
J’ai d’abord écrit sur mon entourage et les lieux car il me semblait que poser le décor de mon enfance était un préalable.
L’une des premières questions que je me suis posée quand j’ai pensé à la publication de ces textes a trait au respect de la vie privée, à la confidentialité. Elle se pose, mais elle ne doit pas être un frein à l’écriture. J’ai changé certains prénoms et celé certains secrets de famille. Je veux qu’on me lise, que ce soit par hasard ou non, mais je n’écris pas pour régler des comptes ou blesser quiconque.
Je ne m’appuie pas sur des photos, non par choix, mais parce que je n’y ai pas accès. Pour retrouver ces souvenirs et pouvoir les retranscrire le plus précisément possible, je me suis mis en état de les revivre et de me décentrer pour faire apparaître un décor, des bruits, des odeurs… Cela ne s’est pas fait sans émotion, mais j’ai essayé de rester froide dans le récit (pas toujours), et d’être scrupuleuse. J’écoute beaucoup de musique, je regarde de temps à autres des vidéos sur You Tube, je consulte souvent Wikipedia ou Google Map pour être plus précise ou ne pas écrire n’importe quoi sur des événements que je crois connaître alors que ma mémoire les a déformés.
Le plus difficile, c’est de rester neutre, et de ne juger ni les adultes ni l’enfant ou l’ado que j’étais, ni la narratrice que je suis. Je ne dois pas lui montrer mes scrupules quant à l’intérêt de l’exercice, ou quant à sa légitimité, ou quant à la validité de mes souvenirs. Sinon, elle baisse la garde, plonge dans le doute, et je n’ai plus qu’à plier bagage, fermer le livre, et m’occuper du présent, tout aussi insaisissable, quoi qu’on en dise. Peut-être qu’il est plus facile d’écrire sur les morts que sur les vivants, je ne sais pas. La majorité des personnes dont je parle dans mes textes vivent encore. Et quand j’écris sur l’une d’elles, je m’imagine toujours qu’elle lit par-dessus mon épaule. Si l’on me dit que ce que j’écris n’est pas ce qui c’est passé, c’est d’accord, c’est quelque chose que je peux entendre, on ne saura jamais ce qui s’est vraiment passé. Si l’on me dit que je ne suis pas « gentille » de l’avoir écrit comme ça, je réponds que je n’écris pas pour être gentille.
J’ai aussi créé une page « journal d’écriture », ou « journal » tout court. Pour les mots qui sortaient du cadre.

Contact

Si vous souhaitez m’écrire, vous le pouvez ici, je vous répondrai : emily.bertrand@tutanota.com
(Il y a des coquilles un peu partout, des répétitions, et même des problèmes de concordance des temps, mais pour le moment c’est très secondaire.)